Ouganda

Présentation

Ouganda, en anglais Uganda, est un pays d'Afrique de l'Est. Sa capitale est Kampala. L'Ouganda est membre du Commonwealth. La langue officielle est l'anglais
L'Ouganda est enclavé entre le Soudan au nord, le Kenya à l'est, la Tanzanie et le Rwanda au sud, et la République démocratique du Congo, à l'ouest. Pays prospère lors de son accession à l'indépendance, en 1962, épargné d'abord par les tensions ethniques et politiques, l'Ouganda a connu, à partir de 1967, de meurtriers conflits puis une longue dictature. Le retour à la stabilité politique et le redressement économique, amorcés depuis la seconde moitié des années 1980, demeurent fragiles.

Relief-Faune-Flaure

Relief >> L'Ouganda couvre une superficie de 241 038 km². Situé à une altitude moyenne de 1 200 m, c'est un pays de hauts plateaux, pris en tenaille entre les deux branches de la Rift Valley. À l'ouest, s'étend la chaîne du Ruwenzori (qui culmine à 5 109 m). La partie méridionale de l'Ouganda est occupée par des collines. À l'est s'élève le mont Elgon (4 321 m).

Les lacs recouvrent 15 % du territoire ougandais. La moitié du lac Victoria se situe en Ouganda. Drainé par le système hydrographique du Nil, le pays comprend le lac Kyoga et le lac George, lequel alimente le lac Édouard, qui alimente à son tour le lac Albert. Depuis ce lac, le Nil Albert traverse le pays jusqu'au Soudan.

Climat >> Situé sous l'équateur, le pays présente un climat chaud et humide, tempéré par l'altitude. Les températures varient entre 15,6 °C et 29,4 °C. Les précipitations annuelles sont comprises entre 760 mm dans le nord-ouest et 1 520 mm près du lac Victoria.

Faune & Flore >> La savane arborée domine dans le Sud, le Centre et l'Ouest étant occupés par une forêt claire et une forêt primaire d'altitude dans le Ruwenzori. De nombreuses espèces animales vivent en Ouganda, et certaines sont protégées dans des parcs nationaux. Les chimpanzés et les gorilles des montagnes vivent dans la forêt, alors qu'éléphants (en voie de disparition), rhinocéros, cervidés, lions et léopards peuplent la savane.

Art & Démographie

La population était estimée à 28,2 millions d'habitants en 2006, soit une densité moyenne de 141,2 habitants au km². La mortalité infantile est très élevée (66,2 p. 1 000), l'espérance de vie étant de 53 ans. Après avoir connu une flambée alarmante de l'épidémie de sida (jusqu'à près de 30 % de la population touchée au début des années 1990), le pays est parvenu, notamment par des actions d'information et de prévention auprès de la population, à faire chuter de façon considérable le nombre annuel d'infections. Fin 2003, l'Onusida estimait que la prévalence du VIH/sida dans la population était d'environ 4 % (entre 350 000 et 880 000 personnes infectées par le virus).

Les Ougandais appartiennent à deux grands ensembles linguistiques et culturels. Les Bantous, qui représentent trois quarts de la population, vivent dans la moitié sud du pays : ce sont les Bagandas, les Banyankolés, les Banyoros et les Toros. Des populations nilotiques peuplent le Nord : les Acholi, les Karamojong et les Lango. L'Ouganda abrite de nombreux réfugiés (Rwandais, Soudanais, Congolais).

Économie

L'Ouganda ne dispose d'aucune façade maritime et les ressources minières sont rares. En outre, pour des raisons politiques, le pays a dû considérablement réduire sa coopération économique avec ses voisins de l'Afrique de l'Est, le Kenya et la Tanzanie. L'économie ougandaise a également souffert des conflits internes qui ont affaibli le pays entre 1970 et 1980.

Toutefois, la politique économique menée par Yoweri Museveni, favorisée par les bonnes conditions climatiques du début des années 1990, a permis d'améliorer la situation économique de l'Ouganda, désormais considéré comme un modèle par les pays occidentaux. Le taux de croissance économique s'est élevé à 10 %, le taux d'inflation étant tombé à 3 %. Malgré cette performance relative, l'Ouganda reste un pays pauvre : le produit national brut (PNB) était de 6,9 milliards de dollars en 2004, soit un revenu par habitant de 250 dollars.

La balance commerciale est généralement déficitaire. Le premier produit d'exportation est le café, mais le coton et le thé comptent aussi pour une part considérable dans les exportations du pays. Les principaux produits d'importation sont ceux d'un pays en développement : pétrole, produits manufacturés (textiles, produits métallurgiques), équipements de transport. Les principaux partenaires commerciaux de l'Ouganda sont le Kenya et la Tanzanie, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

Le pays est sillonné par 8 000 km de routes et 22 100 km de pistes. Le réseau ferroviaire, de 259 km, permet une liaison avec l'océan Indien, via le Kenya. Des navires traversent le lac Victoria et assurent des liaisons avec des ports kenyans et tanzaniens. Uganda Airlines est la compagnie aérienne nationale et dessert principalement Entebbe. En 1997, l'Ouganda, le Kenya et la Tanzanie ont établi le principe d'un passeport commun pour leurs ressortissants afin d'œuvrer à l'intégration économique des Grands Lacs à l'horizon 2000.

L'unité monétaire est le shilling ougandais (divisible en 100 cents), émis par la Bank of Uganda, fondée en 1966. Plusieurs banques étrangères sont établies dans le pays. Radio Uganda, radio d'État, émet en anglais, français, arabe, ainsi qu'en plusieurs langues africaines. La télévision et le téléphone restent très peu développés. New Vision, quotidien officiel, est édité à Kampala.

Histoire

Issu de quatre royaumes, l'Ouganda exacerbe les rivalités européennes avant d'être cédé à la Grande-Bretagne, en 1890.
Des outils en pierre découverts sur la crête Congo-Nil, près du lac Édouard, témoignent de la présence des premiers hommes (Homo habilis) il y a environ 1,5 million d'années. À l'aube de notre ère, la région des Grands Lacs africains attire, par son climat tempéré et ses sols fertiles, les agriculteurs bantous, puis les pasteurs nilotiques. Les deux groupes de population, différents par leur langue, occupent des espaces territoriaux séparés, mais des éléments de culture et de mode de vie sont transposés d'un groupe à l'autre. Le Bunyoro, premier grand royaume, est fondé au xve siècle. Au cours des deux siècles suivants, son armée conquiert la majeure partie de l'Ouganda central.

À la fin du xviie siècle, le royaume du Bunyoro est agité par de nombreux conflits, et le gouverneur de la province du Buganda proclame l'indépendance de son territoire. Ce nouveau royaume, défendu par une armée placée sous le contrôle direct du souverain, devient rapidement influent. Le roi, appelé kabaka, est assisté d'un conseil de grands nobles (lukiko). Toutefois, malgré sa puissance, le Buganda ne parvient jamais à dominer entièrement les autres royaumes, tels que l'Ankole (Nkolé) et le Toro, qui se sont également libérés du joug du Bunyoro.

Les premiers Européens qui pénètrent en Ouganda sont les explorateurs britanniques, à la recherche des sources du Nil. Le kabaka Mutesa Ier, ou Mtésa, (qui règne de 1852 à 1884) reçoit ainsi John Hanning Speke, puis Henry Morton Stanley, lequel se propose d'évangéliser le royaume. Le premier missionnaire parvient au Buganda en 1879.

Moins de dix ans plus tard, le pays sombre dans la guerre civile. La Grande-Bretagne, rivale de l'Allemagne en Afrique de l'Est, et soucieuse de préserver ce territoire voisin du Kenya de l'influence de l'Égypte (et de l'islam), intervient pour mettre fin au conflit et, en 1894, obtient de Mwanga, fils de Mutesa Ier, la signature d'un accord de protectorat. Les Britanniques mobilisent l'armée du Buganda pour conquérir les royaumes avoisinants : entre 1900 et 1902, le protectorat s'étend aux royaumes du Toro et de l'Ankolé. Si le Buganda, de christianisation ancienne, conserve un statut particulier, et continue à fonctionner selon son propre système politique et social, les autres royaumes sont colonisés de manière plus directe.

L'actuel Ouganda, territoire où sévissent la trypanosomiase et le paludisme, notamment au bord des lacs, n'a jamais été une colonie de peuplement, les missionnaires, catholiques et protestants, étant, en revanche, très présents. Mais le développement de l'agriculture est favorisé et une paysannerie aisée se forme, tandis que des Indiens, arrivés avec l'installation du chemin de fer d'Afrique orientale, s'établissent comme commerçants. Le système dans lequel domine le Buganda fonctionne jusqu'après la Seconde Guerre mondiale. Dès 1945, les revendications indépendantistes, apparues au Buganda dans l'entre-deux-guerres, se font plus insistantes. En 1953, le kabaka Mutesa II, ayant exprimé une volonté d'indépendance séparée, est exilé à Londres pour trois ans.

Les négociations qui aboutissent, en 1962, à l'indépendance de l'Ouganda, sont longues. Elles vont poser, de manière aiguë, le problème des structures politiques. La solution retenue, exprimée dans la première Constitution, est de type fédéral — elle associe les quatre anciens royaumes — mais le Buganda maintient sa prépondérance jusque dans le nom du nouvel État, l'Ouganda, pays des Bagandas. Le kabaka Mutesa II en devient le président à vie. Cependant, Milton Obote, fondateur, en 1960, du Congrès du peuple ougandais, (UPC), l'Uganda People's Congress, devient Premier ministre. L'UPC, à l'image de son dirigeant, est le parti des populations nilotiques du Nord, opposées à la domination économique et politique du Buganda et, donc, favorable à la centralisation. Dès lors, les tensions entre le Nord nilotique, en majorité protestant et musulman, et le Sud bantou, en majorité catholique, s'exacerbent.

En mai 1966, Obote, afin d'imposer la centralisation, envoie l'armée au Buganda et dépose le kabaka avec l'appui de son chef d'état-major, Idi Amin Dada, appartenant à une petite ethnie musulmane minoritaire du nord-ouest. Obote fait promulguer, l'année suivante, une nouvelle Constitution abolissant les royaumes, et instituant un régime présidentiel à parti unique.


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