Zimbabwe

Présentation

Zimbabwe en anglais Zimbabwe, est un pays d'Afrique australe.La langue officielle est l'anglais. Sa capitale est Harare.
Le Zimbabwe est bordé au nord par la Zambie, à l'est par le Mozambique, au sud par l'Afrique du Sud et au sud-ouest par le Botswana.

Ancienne colonie britannique de Rhodésie du Sud, le Zimbabwe a accédé à l'indépendance en 1980, après un long conflit déclenché en 1965 à la suite de la rupture entre les colons blancs et le Royaume-Uni, et à l'issue duquel la majorité noire est parvenue au pouvoir. Le pays a alors été symboliquement rebaptisé Zimbabwe en référence au royaume médiéval et au site archéologique du même nom (Zimbabwe).

Relief-Faune-Flaure

Relief >> Le Zimbabwe couvre une superficie de 390 759 km². Le pays occupe une partie du grand plateau de l'Afrique australe. Entièrement formé de hautes terres (highlands), le pays est traversé du nord au sud par une curiosité géologique le Great Dyke (le grand filon), un affleurement de roches intrusives très riche en minerais qui culmine à 1 525 m d'altitude et s'étire sur près de 500 km. Ses flancs descendent en pente douce jusqu'aux vallées du Zambèze, qui forme la frontière au nord, et du Limpopo, frontière naturelle au sud. Une autre chaîne montagneuse, culminant à 2 592 m au mont Inyanga, longe la frontière orientale. Le lac Kariba, lac de retenue du barrage de Kariba sur le Zambèze, marque la frontière avec la Zambie. Au sud de Bulawayo, les Matopo Hills culminent à 1 543 m.

Climat >> Le Zimbabwe, bien que situé dans une région tropicale, bénéficie d'un climat relativement modéré du fait de l'altitude : presque tout le pays est situé à plus de 300 m d'altitude. La saison des pluies, chaude, s'étend d'octobre à mars. La température moyenne varie de 15,6 °C en juillet (hiver) à 21,1 °C en janvier (été). Les précipitations annuelles avoisinant 700 mm par an, dans la partie la moins arrosée, atteignent 890 mm sur les plus hauts reliefs.

Faune & Flore >> Le pays est recouvert par une savane arborée humide. La forêt qui est une forêt claire est restreinte à un espace limité, le long de la frontière orientale, et aux plus hauts reliefs. La faune est composée d'éléphants, d'hippopotames, de lions, d'hyènes, de crocodiles, d'antilopes, d'impalas, de girafes et de babouins. Les forêts du Matabeleland et de la frontière avec le Mozambique ont énormément souffert de la guerre. Huit millions de mines y ont été posées, qui ont rendu pour de longues années ces régions dangereuses.

Art & Démographie

La population du Zimbabwe était estimée à 12,2 millions d'habitants, soit une densité moyenne de 31,6 habitants au km². Les trois quarts de la population vivent dans les zones rurales. En 2006, la durée de vie moyenne était de 39,3 ans, le taux de mortalité infantile s'élevant à 5,17 %.

Deux grands groupes bantous peuplent le pays : les Shonas, représentant 77 % de la population zimbabwéenne, et les Ndebele, regroupant 18 % de la population. La population blanche est passée de 275 000 en 1975 à 90 000 personnes en 1994. Le pays compte également des minorités de métis et d'Indiens.

Économie

L'économie du Zimbabwe est l'une des plus diversifiées d'Afrique. Si l'exploitation minière et l'agriculture, qui emploient les deux tiers de la population active, constituent les secteurs les plus développés, les produits manufacturés représentent une activité non négligeable. Après l'adoption de sanctions économiques par la communauté internationale, à la suite de l'indépendance unilatéralement proclamée par la minorité blanche, en 1965, le pays a développé les produits de substitution aux importations, notamment dans le domaine agroalimentaire. Frappé par la chute du cours des matières premières, notamment du cuivre, de 1984 à 1994, puis touché par une grave sécheresse en 1992, le Zimbabwe renoue avec la croissance économique, qui s'élève à 8,5 % en 1996. Mais à compter de 1997, le Zimbabwe s'enfonce dans une profonde crise économique, aggravée par la réforme agraire.

En 2004, le produit intérieur brut (PIB) s'élevait à 4,7 milliards de dollars. Cependant, le Zimbabwe demeure un pays pauvre : le PIB par habitant n'atteint que 360 dollars et les richesses sont inégalement réparties.

La monnaie est le dollar du Zimbabwe, divisé en 100 cents, émis par la banque centrale, la Reserve Bank of Zimbabwe, fondée en 1964.
Les principaux produits d'exportation sont le tabac, l'amiante, l'or, le coton, l'acier, le nickel et la viande. Les principaux produits importés sont le pétrole, les machines et les équipements de transport. L'Afrique du Sud, la Grande-Bretagne, les États-Unis et l'Allemagne sont les principaux partenaires commerciaux du Zimbabwe. Le pays, en raison de son enclavement, est très dépendant, pour son commerce extérieur, de ses voisins, les marchandises transitant principalement par l'Afrique du Sud, et en moindre proportion, par le port de Beira au Mozambique. En 2003, la dette extérieure s'élève à 40,6 % du PNB, ce qui rend le Zimbabwe fortement dépendant des financements internationaux.

Le pays dispose d'un réseau routier de 97 267 km dont 19 % pavées, et est desservi par 3 077 km de voies ferrées. Si les liaisons avec la Zambie et le Mozambique furent fermées jusqu'à l'indépendance en 1980, le réseau routier et ferroviaire permet à l'heure actuelle des liaisons avec tous les pays voisins.

Histoire

De nombreux vestiges archéologiques et préhistoriques, dont les plus anciens sont datés de 500 000 ans avant notre ère, ont été mis au jour dans la vallée du Zambèze, tandis que le centre du plateau zimbabwéen et la vallée du Limpopo sont riches en peintures rupestres du néolithique, attribuées aux Bochimans. L'établissement des agriculteurs de langue bantoue aurait commencé au seuil de notre ère. Les ancêtres des Shonas furent probablement à l'origine de la civilisation dont témoignent les vestiges du site archéologique de Zimbabwe, situé au sud-est du pays auquel il a donné son nom actuel. Dès le XIIe siècle, le travail du cuivre comme le commerce de l'or et de l'ivoire étaient considérablement développés, ces produits étant exportés par le port de Sofala, près de l'actuelle Beira au Mozambique. Ce fut également autour du site de Zimbabwe que s'épanouit, à partir du XIVe siècle, le royaume de Monomotapa (Mwene Mutapa, « roi des mines ») qui connut une rapide extension territoriale mais déclina dès la fin du siècle suivant, après la mort du roi Matope, en 1480. Les Portugais, qui débarquèrent sur les côtes du Mozambique au XVIe siècle, nouèrent des contacts, par l'intermédiaire de missionnaires notamment, avec le Monomotapa. Le royaume devait disparaître après que son souverain eut, en 1608, cédé aux Portugais les mines d'or, d'étain, de cuivre et de fer situées sur son territoire. Au sud, l'État du Changamire prit la relève et conquit presque la totalité de l'ancien royaume au XVIIe siècle.

Venus d'Afrique du Sud à la fin du XVIIIe siècle, lors des mfecanes, grandes migrations provoquées par l'expansion guerrière, les Zoulous détruisirent sur leur passage le royaume de Changamire. Un groupe zoulou dissident, les Ndebele, s'établit, vers 1830, dans le sud-ouest du pays, imposant leur domination aux Shonas.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la présence britannique et boer se renforça. En 1888, le roi ndebele Lobengula concéda des droits miniers au sud du Zambèze à l'homme d'affaires britannique Cecil Rhodes. L'année suivante, Rhodes obtint du gouvernement britannique une charte pour sa société, la British South Africa Company, pour l'administration des territoires conquis en Afrique centrale et australe. La Compagnie de Rhodes favorisa la colonisation agricole, y compris vers les territoires sur lesquels sa souveraineté ne s'étendait pas. En 1890 était fondée Salisbury (aujourd'hui Harare). Jusqu'en 1897, une guerre opposa les Blancs aux Ndebele et aux Shonas, qui furent finalement relégués dans des « réserves ». En 1895, le territoire ainsi colonisé fut baptisé Rhodésie.

Les colons blancs, désireux de s'affranchir de la tutelle de la Compagnie, avaient réclamé l'autonomie politique dès le début du XXe siècle. En 1922, consultés par référendum, ils écartèrent le rattachement à l'Afrique du Sud et, l'année suivante, la Rhodésie, selon leur souhait, devenait colonie de la Couronne, sous le nom de Rhodésie du Sud. La minorité blanche, gouvernant seule, mit alors en place un régime de ségrégation raciale, suivant l'exemple sud-africain. Des lois, adoptées entre 1930 et 1969, confisquèrent, au profit des Blancs, l'essentiel des terres tandis que l'habitat était territorialisé, des townships, ghettos situés en périphérie des villes, « accueillant » les Noirs détenteurs d'un contrat de travail, tandis que les familles étaient strictement maintenues dans les campagnes.

En 1953, le gouvernement britannique créa une Fédération de Rhodésie-Nyasaland, regroupant Rhodésie du Sud, Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) et Nyasaland (devenu Malawi), qui confortait la domination blanche. Celle-ci devait être dissoute en 1963, un an avant l'indépendance de la Zambie et du Malawi.

Le chemin vers l'indépendance de la Rhodésie du Sud, redevenue Rhodésie, est plus long et plus conflictuel. La ségrégation, dont les Noirs étaient victimes, et le mouvement d'accession à l'indépendance sur le continent africain encouragèrent le nationalisme zimbabwéen. Dès 1957, Joshua Nkomo, dirigeant syndicaliste ndebele, avait fondé un Congrès national africain de Rhodésie du Sud, dissous deux ans plus tard par le gouvernement.

Pourtant, ce sont les Blancs, emmenés par le Front rhodésien, fondé en 1962 et hostile à tout partage du pouvoir avec les Noirs, qui revendiquent les premiers le droit à l'indépendance du territoire, contre le Royaume-Uni. Après deux années de vaines négociations, le gouvernement blanc, dirigé par Ian Smith, déclare unilatéralement l'indépendance le 11 novembre 1965. Le Royaume-Uni, qui souhaite favoriser une indépendance africaine, et l'Organisation des Nations unies (ONU) refusent de reconnaître la Rhodésie et décrètent un embargo commercial à son encontre. La ZAPU de Joshua Nkomo et la ZANU de Robert Mugabe sont interdites par le gouvernement de Ian Smith, et leurs dirigeants sont emprisonnés. Les nationalistes noirs engagent alors une lutte armée contre le pouvoir minoritaire des Blancs.

Après l'indépendance du Mozambique en 1975, la Rhodésie n'est plus soutenue que par l'Afrique du Sud. Ian Smith opte pour une position plus conciliante et engage des pourparlers avec les dirigeants noirs, libérés de prison. Fin 1976, la ZANU, que soutient la Chine maoïste, et la ZAPU, appuyée par l'Union soviétique, unissent leurs mouvements au sein du Front patriotique.

Convaincu qu'en cédant à quelques revendications il pourra conserver l'essentiel de son pouvoir, Ian Smith signe un accord avec trois leaders noirs modérés, parmi lesquels l'évêque méthodiste Abel Muzorewa, fondateur du Congrès national africain du Zimbabwe, en mai 1978. En 1979, une nouvelle Constitution, adoptée lors d'un référendum réservé aux Blancs, instaure un régime multiracial. Mgr Muzorewa remporte les élections législatives qui suivent et devient Premier ministre, dans le cadre d'une union avec le parti de Ian Smith. La guérilla menée par le Front patriotique se poursuit cependant jusqu'à la réunion, en septembre 1979, à Londres, d'une conférence constitutionnelle à laquelle participent tous les mouvements et qui prévoit une aide internationale à une réforme agraire.

Les élections libres de février 1980 sont remportées par la ZANU, et son leader Robert Mugabe forme un gouvernement de réconciliation nationale au sein duquel sont présents Nkomo et deux ministres européens. La seconde indépendance du Zimbabwe est proclamée le 18 avril.


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